Droit d’alerte économique : Attention, le recours à l’expertise peut être abusif

Parmi les nombreuses prérogatives du CSE figure le droit d’alerte économique. A cette occasion, le CSE peut faire appel à un expert, mais attention, le recours à l’expertise peut être abusif :

L’article L2312-63 du code du travail dispose que « lorsque le comité social et économique a connaissance de faits de nature à affecter de manière préoccupante la situation économique de l’entreprise, il peut demander à l’employeur de lui fournir des explications. Cette demande est inscrite de droit à l’ordre du jour de la prochaine séance du comité ».
Par cet article, le code du travail consacre le droit d’alerte économique du CSE. Concrètement, si le CSE estime que l’entreprise rencontre des difficultés financières, il peut s’adresser à l’employeur pour obtenir des explications. Divers évènements peuvent conduire les élus à se poser des questions sur la situation de l’entreprise comme :

  • La perte d’un important marché mettant en cause la viabilité économique de l’entreprise
  • Une restructuration économique entrainant le licenciement de salariée
  • Perte d’un financeur
  • Difficultés à assumer les salaires des salariés
  • Etc…

Si les réponses apportées par l’employeur sont insuffisantes ou bien confirme l’état préoccupant de l’entreprise, les élus du CSE peuvent donc des faire assister par un expert-comptable.
L’avantage ici est que l’expert aura un pouvoir d’investigations. Il pourra notamment avoir accès à tous les documents de l’entreprise. Il pourra dès lors analyser les causes réelles des difficultés, en montrer les fondements et proposer des axes de solutions.
S’agissant du financement de l’expertise, celle-ci s’inscrit dans le cadre d’un co-financement, dont une prise en charge à hauteur de 80% par l’employeur et 20% par le CSE.